Alors que les secrets de tournage des séries populaires vont bientôt être dévoilés lors de la 62ème édition du Festival de Télévision de Monte-Carlo, on vous propose de découvrir les histoires vraies qui ont inspiré ces 6 séries françaises à succès.
Lycée Toulouse-Lautrec
Dans cette série franco-blege, on suit l’histoire de Victoire qui doit changer de lycée afin d’être aux côtés de son frère Théo, un jeune homme devenu épileptique à la suite d’un accident. Les épisodes se déroulent dans cet établissement pas comme les autres où certains élèves sont en situation de handicap tandis que d’autres sont des personnes valides. Au départ réfractaire, la jeune adolescente va apprendre à dépasser ses préjugés et découvrir l’amitié, le courage, la solidarité et l’amour. Cette fiction qui brise les tabous s’inspire du vécu de Fanny Riedberger, la créatrice et scénariste de Lycée Toulouse-Lautrec. Elle a raconté à RTBF lors du Festival de la Fiction de La Rochelle qu’elle “s’estime extrêmement chanceuse d’avoir vécu cette expérience” et qu’elle “avait très envie de la partager”. “J’avais cette envie, peut-être utopique, de faire changer le regard sur le handicap. Tout ce qu’on ne connaît pas effraie”, a-t-elle expliqué.
Les Siffleurs
Diffusée pour la première fois le 8 mars dernier à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, cette mini-série composée de deux parties est consacrée au harcèlement de rue à travers une enquête policière haletante. Réalisée par Nathalie Marchak, Les Siffleurs dénonce les agressions sexuelles que subissent plus de 80% des femmes en France. La série relate l’histoire de Lila, la créatrice d’un compte Instagram rempli de photos qu’elle prend en compagnie des hommes qui la harcèlent dans la rue. Mais un soir, la jeune femme campée par Ludmilla Makowski disparaît, laissant derrière elle une robe tachée de sang. Si l’enquête policière est une pure fiction, ce sont des faits réels qui ont inspiré la réalisatrice : “La séquence de harcèlement de rue au début de l’épisode 1 correspond à une agression que j’ai subie à 19 ans”, a confié Nathalie Marchak. “Dans la vraie vie, j’ai eu la chance qu’une voiture de police fasse sa ronde ce jour-là. [Les harceleurs] sont partis en courant. J’ai été agressée à d’autres reprises. Je n’ai jamais porté plainte à la police”, a-t-elle raconté.
L'Homme de nos vies
Diffusée en novembre dernier, la mini-série L’homme de nos vies met en scène un arnaqueur qui séduit des femmes pour leur voler de l’argent. Ce thriller se base non pas sur une, mais sur au moins quatre histoires vraies. Chirurgien, pilote de ligne, grand reporter, ex-trader… Le personnage de Jonathan Zaccaï n’hésite pas à charmer les femmes avant de disparaître, non sans avoir dérobé leurs économies. Si les personnages sont tout droit sortis de l’imagination des créatrices de la série, Marie Guilmineau et Alice Van der Brock, L’homme de nos vies réécrit l’histoire de Simon Leviev, surnommé l’Arnaqueur de Tinder. Ce dernier avait pour habitude de séduire des femmes sur l’application de rencontres afin de leur soutirer de l’argent. D’autre part, la mini-série française s’inspire librement de plusieurs histoires qui ont défrayé la chronique, comme celles de Derek Alldred, Christophe Rocancourt ou encore Jacques Masset.
Le Mensonge
Portée par Daniel Auteuil, la mini-série Le Mensonge retrace l’histoire vraie d’un homme politique visé par une accusation de viol venant de son petit-fils qui, quelques années plus tard, reconnut avoir menti. Ce récit poignant suit l’histoire de Christian Iacono, maire de Vence (Alpes-Maritimes) pris dans la machine judiciaire après l’accusation de Gabriel, 9 ans. Le petit garçon affirme avoir été violé de ses six à huit ans au sein du domicile de ses grands-parents mais assure avoir gardé le secret par peur des représailles. Si le politicien nie en bloc, il est tout de même condamné à neuf ans de prison en 2009 en première instance, puis à nouveau, en 2011, en appel. La même année, l’affaire connaît un nouveau rebondissement : Gabriel, alors âgé de 20 ans, révèle une nouvelle version des faits. Le jeune homme a bien subi un viol, mais pas par son grand-père. “J’ai peut-être effectué une transposition, désigné mon grand-père à la place de quelqu’un d’autre”, avait-il déclaré au Point.
Oussekine
Autre mini-série, autre affaire. Diffusé en mai 2022 sur la plateforme Disney+, Oussekine revient pour la première fois sur les évènements du 5 décembre 1986 qui ont conduit à l’assassinat de Malik Oussekine. Le jeune étudiant, alors âgé de 22 ans, est décédé à la suite de ses blessures après avoir été frappé à mort par des policiers. Alors qu’il rentrait à son domicile après un concert de jazz, Malik Oussekine s’est retrouvé en plein cœur d’une manifestation. Malgré un comportement irréprochable, l’étudiant a été pris en chasse par trois voltigeurs motocyclistes qui l’ont poursuivi jusqu’à son hall d’entrée et l’ont roué de coups de pied et de coups de matraque. Réalisée par Antoine Chevrollier (Le Bureau des Légendes, Baron Noir), cette production a réalisé un immense travail de documentation afin de se rapprocher au maximum de la réalité. Images d’archives, témoignages et citations font d’Oussekine une série aussi bouleversante que magistrale.
Les Bracelets rouges
Les Bracelets rouges est l’adaptation de la série catalane Polseres vermelles, basée sur l’histoire vraie d’Albert Espinosa Puig, son créateur. Délicate et sensible, l’intrigue se base sur sa jeunesse durant laquelle il a passé de nombreuses années à l'hôpital à cause de trois cancers, qui lui ont coûté une jambe, un poumon et une partie du foie. L’histoire de Thomas, Clément, Roxanne, Medhi, Sarah et Côme s’inspire de l’amitié qu’a connu l’auteur des Bracelets rouges durant ses années d’hospitalisation. Albert Espinosa Puig a publié son livre autobiographique intitulé “Le Monde Soleil” qui fut adapté en série en Espagne avant d’être repris dans différents pays dans le monde. Pour l’anecdote, lorsque le créateur de la série a découvert qu’il y allait avoir une version française de son histoire, ce dernier a appris notre langue afin de pouvoir échanger avec le réalisateur Nicolas Cuche et les jeunes acteurs du programme. Après avoir passionné des millions de téléspectateurs, TF1 a annoncé que la saison 4 suivrait d’autres adolescents, interprétés par un tout nouveau casting.